Je me suis rendue en Palestine en septembre 2016,accompagnée de mon amie Elsa, avec un objectif : aller à la rencontre des gens. Au-delà des analyses politiques, sociologiques et historiques, nous voulions rencontrer celles et ceux qui vivent en Cisjordanie et en Israël, et les laisser nous raconter leur quotidien. Ces hommes et ces femmes, ces jeunes et ces vieux qui ont beaucoup à raconter et à transmettre. Chacune à notre à notre manière, l’une par la photographie, l’autre par l’écriture, nous avons cherché à capter ces récits afin de les retranscrire et de les partager ; faire entendre une parole trop souvent confisquée.
*Titre d’un poème de Mahmoud Darwich
Cette série, composée d’une trentaine d’images, a été présentée à la galerie Échomusée du 21 avri lau 4 mai 2017.

Un Autre Jour Viendra

Photographie d'une femme palestinienne debout sous les vignes de sa maison

L’absence

Nisreen Azzeh, devant sa maison à Al Khalil (Hébron), Cisjordanie. Cette femme, mère de quatre enfants, est veuve. Son mari, mlitant local pour la cause palestienne, a été tué par l’armée israëlienne, nous raconte-elle. Elle subit très régulièrement des intimidations de ses voisins, colons israëliens.
Photographie d'un quartier de la ville de Hébron avec des barbelés et un drapeau palestinien

Des hommes et des grillages

Un salon improvisé, surplombé par des logements de colons,dans la vieille ville d’Al Khalil (Hébron), Cisjordanie.
Photographie d'un paysage près du village de Qusra en Cisjordanie avec un mirador israëlien

Qusra et le mirador

Qusra est un village réputé pour sa production d’huile d’olive. Un enjeu local face aux pressions et attaques des colons voisins, dont les habitations sont « officiellement » illégales.Le maire et sa communauté sont très soudés. On voyait une tour d’observation isrëlienne au loin.
Photographie de femmes palestiniennes cueillant des olives

Ramallah, ville « prison »

Cette ville est la capitale administrative de l’Autorité palestinienne. Nous avons passé la plupart de notre temps en Cisjordanie et seulement quelques jours en Israël, à Tel Aviv (capitale de l’Etat hébreu). Suffisament pour êtres destabilisées par le contraste entre les deux régions, et notamment ces deux villes : densité de la population, entretien des infrastructures...
Photographie d'une scène de vie au marché de Ramallah
Photographie d'une scène de vie dans la ville de Ramallah en Cisjordanie
Photographie d'une scène de vile sur la plage de Tel Aviv en israël
Photographie d'une scène de vie à l'esplanade des Mosquées à Jérusalem

Jérusalem, au croisement des spiritualités

Des hommes lisent le Coran à l’esplanade des Mosquées.Jérusalem est une ville étonnante où se croisent croyants de toutes origines, toutes nationalités. Elle est aussi le lieu de tensions régulières entre juifs et musulmans. Les Israéliens rendent souvent difficile l’accès à l’esplanade pour les Palestiniens, ils leur disputent son héritage religieux et historique.
Photographie d'un homme dans le quartier juif de Jérusalem
Photographie d'un homme palestinien dans l'obscurité de sa maison dans le camp de Jénine

« Si le corps est en prison, l’esprit est toujours libre »

Mohammed Natour dans son appartement en plein coeur du camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée. Deux séjours en prison, dont un qui aura duré 9 ans, ont eu raison de sa santé. Mohammed souffre de graves séquelles des tortures qu’il a subi dans les geôles israéliennes.
Photographie d'un vieil homme palestinien pointant du doigt dans son salon

Omara Saleh Wahdan, 93 ans, dans son salon à Rantis.

Dans ce petit village cisjordanien, nous rencontrons cet homme, mémoire vivante de son peuple grâce à ses nombreux écrits et à son travail de cartographie. Il a en effet localisé chaque village palestinien, chaque famille vivant autour de Jaffa et Tel-Aviv avant 1948 — au cas où ils pourraient un jour y retourner.
Il avait 24 ans lors de la Nakba, et s’en souvient comme si c’était hier :« Je suis un paysan palestinien. Je vis dans ma maison, au milieu des oliviers, avec ma femme, mes enfants et mes petits-enfants. Vieux, certes, mais vif d’esprit et tendre de cœur. J’ai plein d’histoires à partager, pour qui voudra bien m’écouter. À mon âge, mes jours sont comptés. Je ne veux pas que ma mémoire meure avec moi, car la mémoire, c’est comme l’honneur : si on ne la transmet pas, elle se perd à jamais… »
Photographie d'enfants palestiniens dan un jardin en Cisjordanie